Le soja et l’Europe : Enjeux et opportunités liés au règlement EUDR

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septembre 9, 2024

Le pouvoir méconnu du soja : une ressource qui transforme le monde

Le soja est une matière première largement utilisée dans l’agriculture mondiale, principalement pour la production d’aliments pour animaux et de denrées alimentaires. La demande mondiale en forte croissance entraîne une expansion considérable des surfaces cultivées. Cette dynamique a des conséquences environnementales majeures, notamment en Amérique du Sud, où plus de 55 millions d’hectares sont consacrés à sa culture. Des zones étendues de forêts tropicales précieuses y sont défrichées pour faire place aux plantations de soja.

En tant que l’un des principaux consommateurs de soja, l’Union européenne contribue à la déforestation mondiale. Pour freiner cette tendance destructrice, l’UE a mis en place le règlement sur la déforestation (EUDR). Ce texte impose aux entreprises qui importent du soja dans l’UE de prouver que leurs produits ne participent pas à la déforestation. Cela crée des défis majeurs pour l’industrie du soja, notamment en matière de traçabilité et de durabilité des chaînes d’approvisionnement.

De la ferme à l’assiette : l’impact du soja sur notre quotidien

Au cours des dernières décennies, le soja est devenu l’une des principales cultures agricoles mondiales. Environ 76 % de sa production est destinée à l’alimentation animale, tandis qu’une part beaucoup plus modeste est utilisée pour la fabrication de produits végétaux comme le tofu ou le lait de soja. Le soja sert également à la production d’huile, largement utilisée dans l’industrie alimentaire et pour la fabrication de biodiesel.

soybean production

Le revers de la médaille : l’impact environnemental de la culture du soja

La culture du soja est concentrée dans quelques pays, principalement le Brésil, les États-Unis et l’Argentine. Le Brésil, avec une production annuelle de plus de 120 millions de tonnes, est le plus grand exportateur mondial. Toutefois, cette position dominante sur le marché mondial entraîne des défis environnementaux et sociaux majeurs. La production intensive de soja dans ces régions provoque une déforestation massive, notamment dans les forêts tropicales humides de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil. Ces écosystèmes, parmi les plus riches en biodiversité au monde, subissent des dommages irréversibles, menaçant la biodiversité.

soybean production

En plus de la déforestation, la culture du soja aggrave d’autres problèmes environnementaux. Les vastes monocultures entraînent une dégradation des sols et accentuent l’érosion. De plus, la production intensive requiert de grandes quantités de pesticides et d’engrais, ce qui menace la qualité de l’eau et peut avoir des effets néfastes sur la santé des communautés locales.

Au-delà de l’impact environnemental, les conséquences sociales sont également significatives. Dans de nombreuses zones de production, les communautés autochtones et les petits agriculteurs sont expulsés de leurs terres pour laisser place à des plantations de soja à grande échelle. Cela provoque non seulement la perte de leurs moyens de subsistance traditionnels, mais alimente aussi des tensions et des conflits sociaux. Sans surprise, les populations locales des pays du Sud ressentent vivement les effets de ces dynamiques. Dieter Overath, ambassadeur de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), a abordé l’impact des réglementations ESG dans ces régions lors d’une discussion avec Alberto Zamora, PDG d’osapiens.

Logistique et traçabilité : défis d’une chaîne d’approvisionnement mondiale

Un autre aspect crucial de la chaîne d’approvisionnement du soja est sa dimension internationale. Une grande partie du soja cultivé en Amérique du Sud est exportée, principalement vers l’Union européenne, la Chine et les États-Unis. Les défis logistiques liés au commerce mondial, tels que le transport sur de longues distances et le stockage dans les ports et silos, compliquent considérablement la traçabilité et le respect des normes environnementales.

De la forêt tropicale au parc d’engraissement : le long voyage du soja

La chaîne d’approvisionnement du soja est extrêmement complexe et l’une des plus globalisées dans le secteur agricole. Du champ à la transformation finale, le soja traverse de nombreuses étapes et régions.

Voici un exemple de chaîne d’approvisionnement : après la récolte par de petits agriculteurs, le soja est souvent vendu à des intermédiaires locaux, puis acheminé vers des points de collecte pour y être trié et stocké. Il est ensuite envoyé aux entreprises qui le transforment en tourteau et en huile. Ce processus devient particulièrement problématique vis-à-vis du règlement EUDR, car les lots de soja sont fréquemment mélangés, rendant la traçabilité des graines presque impossible. La transformation du soja en produits dérivés comme le tourteau et l’huile, utilisés dans des secteurs tels que l’alimentation humaine et animale, ajoute une couche supplémentaire de complexité à cette chaîne d’approvisionnement.

L’objectif : une chaîne d’approvisionnement totalement transparente

Les multiples niveaux de la chaîne d’approvisionnement rendent le contrôle et le respect des critères de durabilité particulièrement complexes. Cette complexité représente l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre du règlement européen sur la déforestation (EUDR), qui impose aux entreprises de garantir que le soja importé est exempt de déforestation à chaque étape de la chaîne. Pour répondre à ces exigences, une transparence totale est indispensable, ainsi que l’utilisation de technologies avancées pour collecter et analyser les données tout au long du processus.

La technologie au service de la durabilité : comment assurer la conformité avec la directive EUDR ?

L’EUDR impose aux entreprises de fournir des informations précises sur l’emplacement des terres cultivées pour prouver l’absence de déforestation après 2020. Ce défi est d’autant plus complexe que de nombreux petits agriculteurs et intermédiaires manquent des ressources techniques nécessaires pour collecter et transmettre ces données.

La mise en œuvre du règlement nécessitera une coopération étroite entre tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises devront s’assurer que chaque partie prenante, des agriculteurs aux transformateurs et exportateurs, comprend les exigences du règlement et dispose des moyens nécessaires pour s’y conformer.

Perspectives d’avenir : Garantir la conformité grâce à une solution logicielle

Les technologies modernes, comme la surveillance par satellite et l’intelligence artificielle, permettent de collecter et d’analyser des données en temps réel tout au long de la chaîne de production. Par exemple, les images satellitaires peuvent surveiller en continu les zones de culture afin de vérifier qu’aucune nouvelle déforestation n’a lieu.

osapiens propose une plateforme conçue pour aider les entreprises à se conformer aux exigences du règlement européen sur la déforestation (EUDR). Cette solution permet de cartographier numériquement l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, assurant une traçabilité précise de l’origine du soja et la génération de rapports de conformité. En intégrant des données provenant de diverses sources, les entreprises peuvent identifier rapidement les écarts, prendre des mesures correctives, et garantir que leurs chaînes d’approvisionnement respectent les exigences légales.

Soja sans déforestation : utopie ou réalité imminente ?

Le règlement européen sur la déforestation (EUDR) constitue un tournant majeur pour l’industrie du soja, en fixant des exigences strictes pour des chaînes d’approvisionnement durables et exemptes de déforestation. Bien que sa mise en œuvre présente des défis considérables, elle ouvre également la voie à une transformation profonde de la production de soja, rendant celle-ci plus durable à long terme.

Pour les entreprises prêtes à investir dans des chaînes d’approvisionnement transparentes et sans déforestation, l’EUDR représente une opportunité de se positionner comme leaders du secteur. Ce règlement pourrait également avoir un impact positif significatif sur les régions productrices de soja, en favorisant des pratiques commerciales plus équitables. Les petits agriculteurs et les communautés autochtones pourraient ainsi bénéficier d’une meilleure intégration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’une redistribution plus juste des retombées économiques.


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